Sign up
Forgot password?
FAQ: Login

Radt Stefan (ed.) Tragicorum Graecorum Fragmenta. Volume 4. Sophocles

  • pdf file
  • size 43,53 MB
  • added by
  • info modified
Radt Stefan (ed.) Tragicorum Graecorum Fragmenta. Volume 4. Sophocles
Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1999. — 731 p.
Après quatre-vingt-dix ans la seconde édition de Nauck qui, sans aucun doute, méritait pour son époque l'épithète de «définitive» (1889), vient d'être remplacée en partie. Le premier volume de cette nouvelle série (portant le sigle TrGF pour la distinguer des TGF de Nauck) comprenant les didascalies et les fragments des poètes tragiques mineurs édités par Bruno Snell, a paru en 1 97 1 (v. notre compte rendu dans AC, 41 [1972], pp. 651-653). Les fragmenta adespota qui constitueront le second volume, sont annoncés pour l'année prochaine ; ceux d'Euripide (éd. R. Kannicht) ne se feront pas trop attendre (vol. V) et Stefan Radt s'est attelé à la tâche également difficile de rééditer les fragments d'Eschyle (vol. III). Disons tout de suite que l'édition des fragments de Sophocle atteint le même degré de perfection qui caractérisait déjà le premier volume de la série. Ces fragments occupent deux cent trente pages dans l'édition de Nauck, ils en revendiquent plus de sept cents maintenant. Nauck comptait 662 fragments attribués ; les incertarum fabularum fragmenta occupaient les numéros 663 à 1012, les dubia et spuria 1013 à 1029. Pearson (1917) avait su augmenter les chiffres en les portant respectivement à 730, 73 1 - 1 1 1 6 et 1 1 1 7- 1 129. Radt a repris la numérotation de Pearson et les hellénistes intéressés lui en sauront gré, puisque le commentaire de l'éditeur anglais reste aussi indispensable qu'auparavant ; il a ajouté en outre entre parenthèses le chiffre correspondant de Nauck2 et afin de faciliter les recherches éventuelles, le volume se termine par deux concordances complètes, à savoir Nauck2 - Radt et Dindorf (1869) - Radt. Puisque, d'autre part, les fragments se sont accrus depuis l'édition de Pearson, Padt a eu recours à une combinaison pratique de chiffres et de lettres (10, 10a, 10b, etc.). L'emploi de l'astérisque simple ou double précédant le chiffre constitue une autre innovation et sert à distinguer les fragments attribués par conjecture à un titre déterminé ou attribués le cas échéant à Sophocle là où le titre est mentionné sans spécification du poète. Certains fragments ont disparu de ce recueil, tels ceux de YAleites (P 101-107), que Stobée est seul à citer et qui trouveront désormais leur place dans le volume des Adespota (sub le), tels Ρ 142 qui appartient en réalité au Télèphe d'Euripide (Austin 149) et Ρ 733 appartenant au Philoctète d'Euripide-, pour 574-5 Ρ Radt, partageant l'avis de Carden (p. 237 : «This is a Wartetext»), les condamne aux Adespota, id. pour 649, 1 120 et 1 126-1 129 (Adesp. 618-621) ; Ρ 1 1 18 est banni pour du bon et attribué à Plato comicus ; d'autres fragments sont passés à la section des Dubia et spuria, tels Ρ 80 1 -2 (maintenant 1 1 39-40) ou à celle des Incertarum fabularum fra. (60 P= 1034b). Pour la seconde fois dans l'histoire des fragments, Photius a réservé d'agréables surprises. Après le cod. Berol. le cod. Zavordinus apporte (grâce à K. Tsantsanoglu) plusieurs nouveaux fragments (157a, 528a, 617a, 723a sous réserve, 828a-f, 1024a, 1026a, 1027a-b, 1029a, 1034a, 1041a-b et 1116a) et permet d'attribuer un incertum Ρ 886=1016 Ν2) à Phèdre (687a). Par le jeu (souvent très énigmatique) des titres doubles, plusieurs fragments ont changé de place : ce sont là autant de problèmes qui restent à résoudre. En général, S. Radt est très prudent quant à l'attribution d'un fragment à un titre déterminé ·, parmi les cas — rarissimes je l'admets ! — où des doutes sérieux subsistent, je cite 669a en' αυτών (των) βωμών et 723a άρνεώς, qui devraient plutôt figurer parmi les dubia, voire les adespota.
Pour les papyrus sophocléens l'édition de R. Carden, The Papyrus Fragments of Sophocles (Berlin, 1974, ν. notre compte rendu dans AC, 44 [1975], pp. 245- 246) a été de la plus grande utilité ·, elle le restera pour le commentaire. Un papyrus qui ne se trouve pas dans l'édition précitée, mérite une mention spéciale·, sous Aias Lokros (lOa-g) S. Radt a réédité, avec quelques ajoutes mineures dans l'apparat, le P. Oxy. 3151 (44, 1976, pp. 1-26), que Y editor princeps Haslam a attribué à Sophocle (avec quelque réserve que Radt ne semble pas partager). Outre un mot inconnu, βυρσοφώνης, on sait maintenant que ce drame contenait une épiphanie d'Athéna et que Talthybios et Hélicaon y figuraient. Convaincu par les arguments de W. S. Barrett, S. Radt a inséré sous les Incertarum fabularum fra (730a-g) le papyrus P. Oxy. 2452, dont R. Kannicht avait déjà préparé l'édition pour le volume des Adespota. Malgré la double présence de ημω, l'attribution reste, à mon avis, incertaine. générale de cette édition reflète assez fidèlement celle de Nauck, sauf que Radt a changé la disposition de l'apparat à double échafaudage en bas de page. Les introductions sont plus élaborées, mais par l'introduction d'un jeu de crochets assez compliqué, servant à insérer dans le corps du texte certaines variantes textuelles, on perd en clarté ce que l'on gagne en information. Mais c'est Îà une remarque presque ingrate devant le travail énorme que S. Radt a produit. Le même souci d'exactitude l'a poussé à rechercher, vérifier dans le détail et imprimer toutes les conjectures proposées depuis Musurus : travail ingrat, certains diront même inutile, si ce n'était là le seul moyen d'éviter que certaines élucubrations ne se renouvellent périodiquement.
De la préface de ce recueil on retiendra avant tout la lettre de Valckenaer à Brunck, rédigée en français et datée du 21 janvier 1780, au sujet des fragments et des testimonia concernant la vie et l'œuvre de Sophocle, qui intéressera en particulier les historiens de la philologie classique. On retrouve en tête du volume la série complète de ces testimonia (184 au total, pp. 29-95), d'un apparat critique qui contient en même temps des trésors d'information et des références bibliographiques très utiles. En tant qu'éditeur Radt est prudent et préfère mettre des cruces plutôt que de glisser des conjectures incertaines dans le texte (p.ex. pour les loci desperati de la Vita : 43 \ρη οικούσαν], 50 tèv δράματιϊ εισήγαγε (lacune), 86 t 'Icovlxov Twat). Il'a inséré également le témoignage provenant de Grégoire de Nazianze que Valckenaer est le seul à avoir noté dans son ms. (sub 62, Carm. mor., 10, 335-340). Le tout est édité avec l'acribie qui caractérise tout le volume (on corrigera p. 5 1 Wankel 1 8, et non 19).
Il est impossible d'entrer ici dans les détails de cette édition magistrale et on ferait figure d'ingrat en critiquant telle ou telle leçon de S. Radt qui, dans l'absence de conjectures personnelles (elles sont en effet plutôt rares), fait partout un choix judicieux parmi les multiples conjectures existantes. Tout comme Bruno Snell dans le premier volume de cette série des TrGF, S. Radt a su conserver les immenses qualités de Nauck en triplant la quantité d'information. L'éloge suprême de Wilarnowitz pour l'édition de Nauck s'applique ainsi à merveille à celle de Radt : «Seine TrGF sind im Vollständigkeit, Zuverlässigkeit und praktische Anordnung unübertrefflich».
  • Sign up or login using form at top of the page to download this file.
  • Sign up
Up