1977.
Sous forme de quinze chapitres — constituant autant de nouvelles individuelles — , le narrateur, Patrick Modiano soi-même, évoque différents moments de sa vie qui dans les deux derniers chapitres présentent des recoupements de personnes ou de faits. Depuis la naissance de sa fille «Zénaïde» et sa déclaration à l'état-civil ou bien la recherche avec sa femme de son propre certificat de baptême fait urgemment à Biarritz en 1970 ; la description de la venue de sa mère, l'actrice Louisa Colpeyn, en France ; l'évocation des rêves de son oncle Alex et de sa grand-mère vivant rue Léon-Vaudoyer à Paris ou son passage quinze ans après l'avoir quitté dans son appartement d'enfance et de jeunesse du 15, quai Conti ; ses rapports quelque peu conflictuels avec son père Aldo ; en passant par les rencontres de mystérieux hommes (Koromindé, Marignan, les Openfeld, Rollner, « le Gros » de Rome) ou d'étranges couples (les Reynolde, Denise Dressler et son fantomatique père Harry) allant jusqu'à la quasi-découverte d'un ancien milicien français très actif dans la traque des juifs à Paris, rue Greffulhe, durant les années noires ; jusqu'à l'évocation de séjours en Tunisie ou d'une lointaine mémoire familiale liée à Alexandrie et au roi Farouk ; Patrick Modiano trace un cercle mémoriel et intime, parfois incertain, dans ce premier ouvrage où il expose ouvertement des éléments de sa vie.