1997.
Patrick Modiano, ayant retrouvé un avis de recherche dans un numéro de Paris-Soir du 31 décembre 1941, décide d'enquêter sur la jeune Dora Bruder, née le 25 février 1926 à l'hôpital Rothschild dans le 12e arrondissement de Paris et domiciliée au 41, boulevard Ornano, qui a disparu à l'âge de 15 ans à la suite de fugues répétées puis d'arrestations par la police française. Cherchant à retracer le plus d'éléments possibles de la vie de cette jeune fille — à laquelle Modiano s'identifie de plus en plus intimement — l'auteur analyze toutes les données retrouvées (souvent sous forme d'extraits de documents officiels de la période 1941-1942), entrecoupées de passages de sa propre existence et de celle de son père, mises en relation avec celle de Dora.
Dora Bruder et son père, juif d'origine autrichienne, furent à quelques mois d'intervalle arrêtés, emprisonnés à la caserne des Tourelles du boulevard Mortier, puis internés au Camp de Drancy avant d'être déportés à Auschwitz le 18 septembre 1942, date du convoi qui les emporta vers les camps de la mort.
Lors de sa naissance ses parents, Ernest Bruder et Cécile Burdej étaient domiciliés à Sevran, dans le quartier de Freinville, au 2, avenue Liégeard. Le recensement de Sevran de 1926 nous informe que les parents de Cécile, Erickel Burdej et Dincze Kutinéa étaient également Sevranais à cette époque3. Erickel Burdej était tailleur. Trois autres enfants du couple vivaient au foyer : Joseph (tailleur) Rosa (photographe) et Marguerite.